Que faire en cas de troubles de l’apprentissage chez un enfant ?

21 septembre 2022

Les difficultés et les troubles de l’apprentissage peuvent concerner les enfants dans tous les milieux sociaux. Touchant tour à tour la lecture, le calcul ou encore la concentration, ils entraînent des conséquences sur la vie de l’enfant et pour son avenir d’adulte. Sans s’inquiéter outre mesure, il est essentiel de détecter le degré de difficulté afin de pouvoir inverser la tendance auprès des professionnels.

enfant apprentissage
Source : Stocklib

Que sont les troubles d’apprentissage ?

Pour définir les troubles d’apprentissage (ou de l’apprentissage) il faut d’abord distinguer deux degrés : les difficultés scolaires d’un côté et ce que les professionnelles appellent les troubles spécifiques des apprentissages.

Les difficultés d’apprentissage et les difficultés scolaires

Selon l’INSERM, 15 à 20 % des enfants connaissent des difficultés lors de leur scolarité. Mais ce ne sont pas des troubles de l’apprentissage à proprement parler. Certains de ces enfants connaissent un parcours chaotique car leur environnement familial est perturbé par exemple. Ces difficultés peuvent aussi provenir d’un manque de travail. Certaines sont aussi faciles à résoudre avec une meilleure approche pédagogique.

Les troubles spécifiques des apprentissages

Toujours d’après l’INSERM, 5 à 7 % des enfants sont concernés par un véritable trouble spécifique qui les empêche de comprendre, par exemple une phrase ou un énoncé de mathématiques. Le plus souvent, ces troubles commencent par « dys » comme pour la dyslexie. Mais de plus en plus, ils sont nommés par le trouble associé afin d’être mieux compris :

  • Dyslexie : trouble empêchant l’identification des mots en lecture
  • Dysorthographie : trouble d’acquisition de l’orthographe
  • Dyscalculie : trouble des activités numériques (les nombres)
  • Dysphasie : Trouble du langage oral
  • Dyspraxie : Trouble développemental de la coordination
  • Etc.

D’après les chercheurs, 40 % des enfants concernés ont plusieurs troubles associés.

Si un trouble de l’apprentissage n’est pas une maladie en tant que telle, les études ont montré des gènes de prédispositions et des désordres neuronaux. Autrement dit, les enfants qui sont touchés par un trouble avéré de ce type ne sont ni paresseux ni atteints par une déficience intellectuelle, mais leur cerveau leur transmet des informations erronées.

Comment se manifestent la dyslexie et les autres troubles associés ou non ?

La dyslexie fait partie des manifestations les plus connues des troubles de l’apprentissage. Les parents et les membres de la communauté éducative s’en rendent compte assez tôt :

  • À l’âge d’apprendre à lire et à écrire, l’enfant confond ou inverse des lettres
  • Il fait de nombreuses fautes d’orthographe et plus largement, ne parvient pas à assimiler les règles
  • Il semble avoir du mal à former ses lettres, son écriture est difficilement déchiffrable
  • Lors de la lecture, on remarque qu’il bute très fréquemment sur les mots (ce qui, à voix haute, est une source de stress et de moqueries des camarades de classe)

Le même phénomène se produit avec les nombres qui sont mal compris et mal assimilés dans la dyscalculie.

Lorsque ces troubles se manifestent, les professeurs alertent les parents pour que l’enfant consulte. En cas de dysphasie, ils conseillent notamment de voir un orthophoniste, lequel jugera, comme un médecin traitant, si l’enfant doit voir un autre spécialiste.

💡A savoir : d’autres troubles de comportement peuvent se manifester chez les enfants concernés, par exemple une forme d’anxiété, voire de dépression. Il est donc essentiel de pouvoir poser un diagnostic et d’accompagner les enfants. La prise en compte de leur situation les aidera à se sentir mieux dans leur situation.

Qu’est-ce que le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ?

Le TDAH concerne les enfants qui ne parviennent pas à se concentrer sur une tâche suffisamment longtemps, soit un déficit de l’attention. Ils font aussi preuve d’une grande impulsivité. Ce ne sont pas pour autant à 100 % des enfants turbulents qui ne tiennent pas en place.

Ce trouble doit être diagnostiqué en première intention par le médecin traitant. Celui-ci juge si l’enfant est potentiellement concerné. Dans ce cas, il le dirigera vers un spécialiste (psychiatre, pédopsychiatre, pédiatre, neuropédiatre ou neurologue).

Notez que, par la difficulté de concentration que le TDAH entraîne, des troubles de l’apprentissage peuvent apparaître.

💡A savoir : les enfants diagnostiqués comme à haut potentiel intellectuel (HPI) peuvent être touchés par des difficultés d’apprentissage « dys ». Ce qui montre aussi combien ces troubles ne sont pas le signe d’un manque d’intelligence.

Quelles sont les conséquences de ces troubles ?

Les troubles de l’apprentissage ralentissent le développement des enfants et l’accès aux enseignements de base. Pour autant, l’intelligence n’a une fois encore rien à voir avec cela et des enfants concernés par ces problématiques peuvent être très doués par ailleurs.

Mais les notes s’en ressentent – de manière injuste puisqu’ils ne sont pas responsables de leurs difficultés – avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur leur évolution et leur bien-être général.

Dans le même temps, les enfants touchés peuvent être victimes de moqueries de la part de leurs camarades, voire – dans le pire des cas – de remarques de leurs professeurs. Et cela ne fait qu’ajouter à leurs troubles.

Néanmoins, beaucoup d’adultes totalement accomplis ont eu des troubles de l’apprentissage dans l’enfance. Et pas des moindres ! C’est par exemple le cas d’Albert Einstein, qui était dyslexique, ou encore Agatha Christie, Tom Cruise et Winston Churchill… De là à dire que les « dys » sont des personnalités exceptionnelles ? Il semblerait bien.

Pourquoi mon enfant a-t-il un trouble d’apprentissage ?

Contrairement aux difficultés d’apprentissage liées à un environnement familial peu favorable, ou un manque d’encouragement, les troubles spécifiques des apprentissages n’ont pas de cause directe dans la vie de tous les jours. Ainsi, un enfant bien entouré, à qui ses parents apportent une aide lors des devoirs, qui peut travailler dans le calme, peut être touché.

Comme expliqué précédemment, les recherches ont déjà montré que des désordres neuronaux et des gènes prédisposent à ces troubles.

Quelles sont les solutions pour les troubles d’apprentissage ?

Outre le suivi médical, d’autres dispositifs permettent d’aider à limiter les troubles de l’apprentissage et ses conséquences. Les nouvelles technologies font par exemple des miracles avec des lunettes qui permettent aux dyslexiques de lire correctement.

Mais, de manière plus terre à terre, il est important de discuter avec les enseignants pour aider son enfant à ne pas être mal à l’aise en classe. Par exemple, en cas de dyslexie :

  • Demander qu’il ne lise pas à voix haute
  • Mettre les mots importants en gras
  • Proposer des aides visuelles autres que les mots uniquement
  • Proposer le texte à lire avant le début du cours pour l’aider à se familiariser avec lui

Dans tous les cas, le code de l’Education demande aujourd’hui aux enseignants de mettre en place des dispositifs particuliers pour ces enfants. Cela concerne aussi bien les troubles « dys » que les enfants précoces ou HPI pour qui tout doit être fait afin de favoriser le développement de leur potentiel.  

En tant que parents ou proches d’un enfant touché par des troubles de l’apprentissage, vous n’avez donc pas à vous sentir coupables de quoi que ce soit. L’important est de l’aider dans son évolution et de lui permettre d’avancer dans sa scolarité avec les bons outils.

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