Perte de mobilité, quelles sont les solutions ?

28 février 2022

Ne plus pouvoir se mouvoir comme on en a l’habitude et devoir demander de l’aide à tout moment sont les deux marqueurs de la perte de mobilité et plus largement, de la perte d’autonomie. Afin de retarder cet état et même d’anticiper ce qui peut arriver à chacun, des solutions existent. De la prévision aux aspects financiers de la dépendance, voici les principales informations à connaître.

mobilité
Source : Stocklib

Qu’est-ce que la perte de mobilité ?

Pour comprendre quelle est la réalité de la perte de mobilité, commençons par la définir et regarder les chiffres.

Définition de la perte de mobilité

La perte de mobilité se définit sur plan physique ou neurologique comme un ralentissement ou une impossibilité d’effectuer une partie ou tous les gestes du quotidien. Se laver, aller aux toilettes, s’habiller, conduire et parfois même manger deviennent des actions difficiles à réaliser. Ainsi la perte de mobilité peut être partielle, évolutive ou totale.

La dépendance dans les faits

La perte de mobilité peut en outre être progressive ou soudaine. Ainsi, une personne âgée perd peu à peu ses possibilités physiques ou cela se produit après une chute, quand une personne plus jeune perd sa mobilité après une maladie grave ou un accident. D’où l’importance de ne pas accoler la perte de mobilité seulement aux séniors. Si ce sont les principaux touchés, le reste de la population est aussi concerné dans une moindre mesure.

Pour autant, ce n’est pas un passage obligé pour chaque personne. Comme le montrent les chiffres du ministère des Solidarités et de la Santé en décembre 2021 : 8 % seulement des personnes de plus de 60 ans sont dépendantes, et 20 % des personnes de plus de 85 ans. En moyenne, quand la perte d’autonomie survient, c’est aux alentours de 83 ans.

Pourquoi les personnes âgées tombent-elles souvent ?

Deux principaux facteurs conduisent à un risque de chute accru chez les personnes âgées :

  • La fonte musculaire, qui s’explique par l’âge (à 80 ans, la perte musculaire est de 50 %), une activité physique limitée et aussi par les douleurs qui font partie de la vieillesse comme l’arthrose
  • Une diminution des capacités sensorielles et cognitives, notamment des troubles de la vision (des lunettes mal ajustées sont parfois responsables des chutes des séniors) ou en raison de la prise de certains médicaments

A cela s’ajoutent une crainte issue d’une première chute par exemple – qui rend la personne âgée moins confiante dans ses mouvements – et les maladies existantes.

Mais attention, âge ne veut pas forcément dire chute. Autrement dit, la vieillesse n’explique pas à elle seule les chutes. Si une personne âgée glisse sur une plaque de verglas et chute, ce n’est pas obligatoirement son âge qui est en cause. Néanmoins les blessures consécutives sont souvent plus graves chez les séniors, car les os sont moins solides et la peau plus fine.

Comment retarder la perte de mobilité ?

En raison de la hausse de l’espérance de vie, chacun peut imaginer, pourquoi pas, vivre au-delà de 90 ans. Mais beaucoup de personnes se demandent : oui, mais dans quel état de santé ? C’est bien là toute la question de l’anticipation et du recul de la perte d’autonomie, jusqu’à ne pas la voir arriver vraiment ! Ce qui est une éventualité pour 80 % des plus de 85 ans comme le prouve l’étude du ministère. Pour mettre toutes les chances de son côté, plusieurs axes sont importants tout au long de sa vie et à mesure que l’on entre dans le 3e âge.

L’activité physique

Selon la HAS (la Haute Autorité de Santé), l’activité physique est un facteur essentiel pour conserver son autonomie physique et limiter le risque de chutes. Les médecins sont dès lors habilités à prescrire de l’activité physique chez les patients atteints d’une affection de longue durée (ALD).

Par activité physique, les professionnels de santé prennent en compte l’ensemble des activités qui entraînent un effort : ménage, bricolage, jardinage, promener son chien, prendre les escaliers, etc. Bien sûr, le sport offre un apport supplémentaire, quand il est adapté à l’état de santé du patient âgé.

👉Selon l’OMS, les personnes de plus de 65 ans doivent pratiquer au moins 150 minutes d’activité par semaine d’intensité modérée ou 75 minutes d’activité soutenue.

La nutrition

Une alimentation variée et riche en fruits et légumes, en bonnes graisses et protéines est un élément important dans le recul de la perte d’autonomie. Les vitamines, les minéraux et les acides aminés indispensables à une bonne santé, notamment à la solidité des os, sont à la fois porteurs d’une meilleure santé physique, mais aussi mentale.

En cas de taux insuffisant de nutriments dans les analyses de sang, les médecins peuvent être amenés à supplémenter les personnes âgées. Il vaut mieux, dans tous les cas, s’en référer à son médecin et/ou son pharmacien pour toute prise de vitamines et autres compléments alimentaires, afin de ne pas interférer avec les traitements médicamenteux.

La sociabilité

C’est un élément annexe mais fondamental chez les personnes âgées. L’isolement, le plus souvent subi que choisi, est un facteur de perte d’autonomie, car les sorties sont par conséquent limitées, de même que les activités sportives. Il est souvent difficile de se motiver pour sortir et marcher seul(e) par exemple. D’où l’importance, notamment à l’aube de la retraite, de s’investir dans le domaine associatif, sportif ou le bénévolat. Toutes ces activités, en plus d’avoir un but en elles-mêmes, favorisent le dynamisme physique et moral, les nouvelles amitiés, les sorties annexes, etc.

Comment anticiper la perte de mobilité et la dépendance sur le plan financier ?

Outre les écarts de revenus qui conduisent directement à des situations différentes lors de l’arrivée dans le 3e âge, certaines actions et assurances adaptées permettent de prévoir une perte de mobilité. Car celle-ci nécessite, selon le degré de dépendance :

  • Des aménagements dans le logement : barres de maintien, salle de bains adaptée, etc.
  • La présence d’une aide à domicile, de manière ponctuelle dans la semaine ou au quotidien, au lever puis au coucher
  • Une entrée en établissement médico-social (EHPAD)

Sachez que l’Etat prévoit la perte d’autonomie dans les aides qu’il propose. Ainsi, les personnes de plus de 60 ans dont la situation de dépendance est reconnue par la médecine ont droit à l’Allocation Personnalisée d’Autonomie, l’APA.  Elle est utilisée uniquement pour s’acquitter des prestations d’aide, le financement des aménagements, ou le tarif dépendance d’un EHPAD. Cette allocation n’est pas soumise à des conditions de ressources, mais au-dessus d’un certain revenu, les bénéficiaires doivent s’acquitter d’une participation à leur prise en charge.

Faut-il souscrire une assurance dépendance ?

Les assurances dépendance permettent d’obtenir une rente mensuelle en cas de dépendance effective, là encore pour être en mesure de payer l’aide nécessaire. Ce montant est par ailleurs cumulable avec l’APA.

Les contrats d’assurance dépendance sont accessibles dès la majorité et jusqu’à un âge limite, entre 70 et 80 ans. Plus la personne assurée souscrit tôt, moins son contrat lui coûtera cher mensuellement, mais la cotisation sera plus longue. L’anticipation – et non la précipitation – est donc la clé. Dans les faits, c’est surtout à partir de 60 ans que la plupart des souscripteurs signent leur contrat.

⚠️Attention à bien étudier les termes du contrat d’assurance dépendance avant de souscrire.

Comme la maladie, la perte de mobilité peut toucher chacune et chacun d’entre nous. Néanmoins, le fait d’envisager cela suffisamment tôt permet de prendre des mesures de santé (alimentation, activité) et financières qui – sans être des garde-fous à 100 % – limitent les risques.

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